28/10/2008

338. Anna de Noailles : "Le paradis d'Amphion"


Etranger qui viendra, lorsque je serai morte,
Contempler mon lac genevois,
Laisse que ma ferveur dès à présent t'exhorte
A bien aimer ce que je vois.
Au bout d'un blanc chemin, bordé par des prairies
S'ouvre mon jardin odorant;
Descends parmi les fleurs, visite je te prie
Le beau chalet de mes parents. [...]
C'est là que j'ai connu en ouvrant mes fenêtres
Sur les orchestres du matin,
L'ivresse turbulente et monastique d'être
Sûre d'un illustre destin. [...]

(Les Forces Eternelles)